dimanche 12 mai 2013

Les Calanques, ces trésors à quelques pas de la ville !


Calanque de Morgiou


La calanque boisée de Sugiton


Site classé sur 5 000 ha, le massif des Calanques s’étend sur 20 km entre Marseille et Cassis et se divisent en deux zones :
- à l'est les calanques roses de La Ciotat et de Cassis,
- à l'ouest, les calanques de Marseille (ce sont celles-ci qui occuperont notre journée).
On parle souvent des calanques de Cassis, alors que 90% de sa superficie se trouve sur la ville de Marseille !






Morgiou, au cœur d'une zone naturelle d'intérêt écologique.

Sugiton

La région des Calanques correspond à la retombée brutale des massifs de Carpiagne (comprenant le point culminant à 645 m) et de Marseilleveyre sur la mer.
Cette côte rocheuse très escarpée se classe parmi les zones les plus arides de France : moins de 500 mm de précipitations annuelles, essentiellement sous forme orageuse.








Un point de départ d'une randonnée pour la calanque de Sugiton est aisément accessible depuis le centre-ville de Marseille. Le bus 21 part de la Place de Castellane et nous emmène jusqu'au pôle universitaire de Luminy. De là, il faut une vingtaine de minutes pour descendre au fond de cette calanque encaissée.


Le belvédère du Sugiton à droite


Mais avant de descendre, un sentier sur la droite mène au belvédère du Sugiton d'où la vue est splendide sur la calanque de Morgiou et le Cap du même nom.

Du haut du col de Sugiton, on aperçoit "le Torpilleur", îlot émergeant de la Méditerranée.










L'accès à la calanque des Pierres-Tombées, voisine de Sugiton, est interdit à la suite de plusieurs accidents.


Le Cap Morgiou par-dessus lequel nous allons passer plus tard



Même à Marseille, la météo n’est pas très sympathique cette année, un peu plus de pluie que d’habitude, mais heureusement on a visé juste ! Merci le mistral ! Encore du grand bleu aujourd'hui !


Vue plongeante sur le petit port de Morgiou







Le chemin menant à la très encaissée Sugiton












La descente se fait par une large allée cimentée descend au fond du vallon.














La végétation y est riche













Facilement accessible à pied, la calanque de Sugiton est un endroit très apprécié des Marseillais.





Sugiton



Une calanque est une étroite vallée littorale aux flancs abruptes creusée dans la roche dure par une rivière et ensuite submergée par la mer. La dernière montée des eaux s'est produite il y a environ 10 000 ans, noyant des grottes qui étaient à l'air libre et qui avaient été habitées par des hommes préhistoriques comme en atteste des peintures rupestres découvertes il y a peu.

Ces calanques se prolongent en vallées sous-marines, mais le phénomène est différent de celui des fjords car ici ce n'est pas dû à la fonte d'un glacier.









Avec sa minuscule crique, la calanque de Sugiton est un charmant écrin de calcaire entouré de pinède.






Belles vues sur les ravins aux parois abruptes où s'accrochent quelques pins d'Alep.





Des gens ont déjà pris d'assaut les coins ombragés, même à cette heure précoce de la matinée.












Les choses sérieuses commencent, le sentier des calanques nous invitent à grimper une échelle et à se faufiler à travers la roche.
























Déjà on s'élève un peu plus et la vue commence à être sympa... on commence par dominer la calanque de Sugiton.












Puis on passe côté calanque de Morgiou...

Par endroits on doit "escalader" la paroi, c'est folklo ! Mais ça reste à la portée de tous (peut être pas des plus petits !).
Le mot "calanque" vient du provençal calenco qui signifie "escarpé". Sans blague !





Cherchons le petit point rouge qui escalade cette paroi vertigineuse !








Les calanques sont un lieu très sec car la pluviosité est très faible, de plus le sol calcaire est perméable et criblé de failles.












Il y a ce qu'il faut pour une pause désaltérante bien méritée !


Au détour d'un virage, on distingue les petits cabanons du port de pêche de Morgiou, situé à l'extrémité d'un vallon de 2 km.
Cette calanque est plus sauvage et atteste d'une moindre présence humaine que sa sœur voisine Sormiou.










Le cabanon est à l'origine une cabane de pêcheurs au bord de l'eau. Il est constitué d'un pièce unique fait d'une construction sommaire en planche, coiffé d'un toit en tôle ou en tuiles plates et prolongé d'une terrasse extérieure.
Au milieu du 19ème, c'était le "lieu de villégiature" des gens moins aisés qui ne pouvaient pas se payer une résidence secondaire luxueuse. Aujourd'hui, le cabanon au creux d'une calanque est une véritable institution marseillaise. Il n'a toujours ni eau, ni électricité. On s'y retrouve le weekend pour passer la journée au bord de l'eau en famille.





Le soleil brûlant et/ou le vent violent, ainsi que le dénivelé parfois abrupt rendent la balade difficile. Il ne faut pas prendre cette excursion à la légère.

Certains jours d'hiver, il peut faire une différence de 10°C entre les versants nord et sud des massifs.








Les sentiers balisés des calanques sont inaccessibles de juillet à mi-septembre pour ne pas troubler la fragilité de ce site classé.
D'un bout à l'autre du massif des Calanque, de Callelongue à Cassis, la traversée par les terres fait une vingtaine de kilomètres et on dénombre pas moins d'une vingtaine de calanques.



Ce qui est sidérant, c'est qu'on se trouve à 5 km à vol d'oiseau d'une des zones les plus urbanisées de France et le coin a des airs de bout du monde ! On se demande comment cet espace naturel a pu rester préserver, même si on se doute bien que la main de l'Homme est passé par là les siècles derniers. En effet la déforestation est ancienne. La forêt originelle était composé de chênes verts qui furent utilisés pour la construction de bateaux.





Une rando qui promet des panoramas enchanteurs ! Ici la calanque de Morgiou qui s'ouvre sur le large.



Un phénomène géologique particulier peut être observé sur la falaise de Morgiou. Il s'agit de la paroi Noire, une bande de calcaire gris d'une cinquantaine de mètres de large.













En été, seuls les bateaux peuvent approcher les criques tranquilles. Mais au printemps, elles sont beaucoup moins fréquentées.









Quelle belle récompense une fois arrivés au sommet des crêtes ! La vue y est à couper le souffle !
D'un côté, de magnifiques sculptures calcaires semblent surgir de la Grande Bleue et côté terre, vue sur les plateaux où la garrigue est balayée toute l'année par le vent.




Au loin, les îles de Marseilleveyre, sauvages et dénudées, présentent leurs aiguilles rocheuses déchiquetées. Ses cinq îles principales et quelques îlots sont inhabités et constituent un abri pour une faune et une flore variées.


La calanque de Sormiou, un paradis aux couleurs turquoise et aux roches d'une blancheur éclatante, presque aveuglante au soleil !



Sormiou est considérée comme LA calanque par les Marseillais. Elle est séparée de sa voisine Morgiou par le Cap Morgiou sur lequel subsiste un fort du 17ème. De là, le belvédère est impressionnant, mais nous n'avons pas le temps de nous rendre à l'extrémité de la pointe. Quoiqu'il en soit, le panorama est exceptionnel aussi depuis la crête entre les deux calanques.

Encadrée par les falaises de Canceou et de l'Extrême-Pointe, Sormiou est la plus vaste des calanques (600 m de large, 800 de long), et plus ouverte sur la mer que sa rivale, Morgiou.


Le Bec de Sormiou et en arrière-plan, les îles de Marseilleveyre


A l'ouest de la calanque éponyme pointe le Bec de Sormiou est un promontoire très effilé haut de 123 m au-dessus de la Grande Bleue.












La belle Sormiou avec sa petite plage et ses cabanons


Les eaux cristallines de Sugiton


samedi 11 mai 2013

Marseille, Capitale de la culture 2013 !



Le nouveau visage de Marseille entre passé et avenir, mais toujours tourné vers la mer !

Vue depuis le parc du Pharo, la Garde point sa silhouette effilée.


En ce printemps 2013, alors que le mauvais temps plombe le moral de beaucoup de gens sur tout le territoire, une petite excursion dans le sud s’impose. Ça tombe bien, pendant quelques jours un grand ciel bleu est prévu autour de la Méditerranée. Seule désagrément, le mistral souffle fort pour chasser les nuages… mais une Provence sans mistral, ce ne serait pas vraiment la Provence !
Et si nous retournions à Marseille, qui est l'espace d'une année, capitale européenne de la culture ?
On décide de se balader en ville, de repasser dans certains coins qui ont été rafraichi pour l’événement et de découvrir d’autres quartiers inconnus, armés d’un guide de la ville cette fois-ci…

C’est un plaisir de retrouver cette belle vue sur la ville et la Grande Bleue dès la sortie de la gare, de sentir l’air marin et d’être ébloui par la blancheur de la pierre des escaliers devant Saint-Charles sous un ciel azur… 






Petit rappel historique :

Il y a 2600 ans, des grecs débarquent ici dans la calanque du Lacydon habitée par un peuple celto-ligure. Une légende naît : l’existence de Massalia résulte de l’amour entre Protis un grec et la fille du chef ligure , Gyptis…

La ville devint Massilia sous l’empire romain, puis Marsiho au Moyen Age. Elle se concentrait alors sur la rive nord du port. C’est au 17ème siècle que la ville s’étendit vers le sud.











Nous commençons notre visite par un coin qui nous est inconnu, le quartier de Belsunce pourtant proche du Vieux Port.

Cours Belsunce

Le croisement entre La Canebière et le Cours Belsunce marque le point zéro à partir duquel sont calculées les distances aux autres villes.

Au nord de l'actuelle Canebière, le cours Belsunce a été crée sous le règne de Louis XIV pour créer une ville nouvelle. Il voulait faire de Marseille une porte vers l'Orient. En 1666, les anciens remparts furent détruits et la superficie de la ville doubla.




n°14 sur le cours Belsunce

A sa création au 17ème siècle, le cours Belsunce était devenu un lieu de promenade apprécié des habitants. Il doit son nom à Monseigneur de Belsunce, un évêque qui fit figure de grand homme durant la terrible Peste de 1720 qui décima la moitié de la population de la ville et de la Provence.

Sur la photo ci-contre, cette maison typique du 18ème siècle avec sa façade à pilastre corinthien et ses frontons triangulaires et cintrés rappelle que cette partie de la ville était habitée à l'époque par l'aristocratie. On remarque un premier niveau formé d'une boutique et d'un entresol, puis d'un second niveau de deux étages et une mezzanine sous le toit.

C'est à partir du début du 20ème siècle que cette zone va devenir un quartier d'immigration.







Le quartier de Belsunce avec ses beaux hôtels particuliers du 18ème en décrépitude est en phase de réhabilitation avec le projet Euroméditerranée.
Le Cours redevient aujourd'hui peu à peu une promenade agréable, mais il n'est pas rare de se faire interpeler par la populace locale. Les grands immeubles gâchent le côté ouest de l'avenue et donnent l'impression d'être dans une cité. 


Le cours Belsunce depuis la Place d'Aix et son prolongement jusqu'à la Place de Castellane forme une des plus longues perspectives urbaines de France.

L'Arc de Triomphe ou Porte d'Aix dominant la place du même nom a été commencé en 1823 et commémore les conquêtes napoléoniennes. On remarque la qualité des colonnes corinthiennes et des rosaces de voûte.
Le monument mériterait de siéger au centre d'une place qui le mettrait plus en valeur.



Non loin, une arche de l'aqueduc qui alimentait la ville en eau au Moyen Age est apparente entre deux bâtiments modernes, mais il n'en reste pas grand chose.

Saint-Théodore les Récollets dans le quartier de Belsunce


L'église Saint Théodore les Récollets de style baroque a été construite au milieu du 17ème siècle et remaniée au 18ème. Elle est malheureusement fermée lors de notre passage.

















Rue Thubaneau






















Même si la Marseillaise a été écrite à Strasbourg pour l'armée du Rhin, on trouve le Mémorial de notre chant révolutionnaire à Marseille ! Le lieu retrace l'histoire d’un des plus prestigieux symboles de notre République.


L'arbre de la Liberté et la cocarde tricolore accrochée au tronc
Nous nous dirigeons vers la Rue de la République, mais avant on flâne dans le quartier Sainte-Barbe, en pleine rénovation lui aussi.



Halle Puget

La Halle a été construite en 1666 par Pierre Puget, à l'image d'un temple antique avec des colonnes ioniques soutenant un toit en tuiles. Elle abritait à l'époque le marché aux viandes et aux poissons. Elle fut ensuite transformée en chapelle puis en commissariat. Finalement sa restauration au 20ème siècle lui a rendu son apparence initiale.






Poste de Colbert


L'ancienne poste de Colbert fut édifiée en 1891, mais elle a été fermée récemment. On remarque aujourd'hui une façade fraîchement rénovée.










Rue de la République
La rue de la République est une longue artère bordée d'immeubles d'époque Napoléon III. Elle est actuellement en pleine réhabilitation puisqu'elle permettra à terme de relier le Vieux-Port jusqu'au nouveau quartier d'affaires de la Joliette. Les trottoirs sont élargis et plantés d'arbres.




Le clocher des Accoules est le vestige d'une des plus anciennes églises de la ville.
C'est l'emblème du Panier, considéré comme le plus vieux quartier de France. L'origine de son nom viendrait de l’enseigne d’une auberge qui s'y trouvait autrefois.
Le clocher octogonal est perché sur l'ancienne Tour de ­Sauveterre de forme carrée qui fut détruite pendant la Révolution française.







Marseille s'embellie... et le monument qui nous a le plus frappé est sans conteste l'Hôtel-Dieu. On se souvient l'avoir pris en photo en 2009, il ne payait pas de mine à l'époque ! Mais après avoir fait peau neuve, il accueille depuis quelques mois un hôtel 5 étoiles.


Avec sa superposition de galeries à arcades, cet édifice qui domine le port a été superbement rénové.



Cet ancien hôpital fut bâti au milieu du 18ème et réaménagé dans son état actuel dans la deuxième moitié du 19ème siècle. Comme tous les hôtels-Dieu de France, il dépendait de l'autorité de l'évêque et servit dans un premier temps à héberger les pèlerins et à évangéliser les voyageurs. Puis il eut fonction d'hospice et d'hôpital accueillant principalement les vieillards, les malades et les nécessiteux.










En 1993, les derniers malades quittent l'Hôtel Dieu avant que celui-ci devienne une école pour infirmiers jusqu'en 2006 où il ferma ses portes.






Pavillon Daviel

Ce bâtiment en pierre rose de la Couronne (à côté de Martigues) datant du 18ème siècle est l’ancien Palais de Justice et possède aujourd’hui encore une vocation administrative.
C'est sur le parvis de l'Hôtel Daviel, que les condamnés étaient guillotinés. D'ailleurs, les sous-sols de l'édifice renfermaient une prison.

On observe un balcon de fer forgé qui habille sa façade ornée de pilastres. Il s'agit d'un décor "à la marguerite", une tradition marseillaise.




Jacques Daviel est le chirurgien du roi  Louis XV et ophtalmologue. Il est connu pour avoir réalisé, en 1745, la première opération de la cataracte.
Alors qu'il réalise ses études à Paris, il décide de venir pratiquer à Marseille afin de combler les vides laissés par le fléau de l'épidémie de peste.



La façade taillée en "pointe de diamant" de cette bâtisse retient à nouveau notre attention. L’originale Maison Diamantée érigée par un riche commerçant en 1570 nous est miraculeusement parvenue du passé après avoir été épargnée des destructions de la Seconde Guerre Mondiale. C'est la seule survivante des beaux hôtels de la vielle ville de Marseille. Elle abrite aujourd'hui le Musée du Vieux-Marseille.






La Place Villeneuve-Bergemon est le trait d'union entre le Vieux-Port et le quartier du Panier. On y trouve cette année le Pavillon M et quelques sculptures contemporaines.



Le Pavillon M sur la place Bergemon

Le Pavillon M avec son architecture toute en bois et transparence,  s’inscrit dans une démarche de développement durable. Lors de son démontage, tous les éléments qui le composent seront réutilisés ou recyclés.











Ce pavillon permet de se renseigner sur la programmation de l'évènement de la capitale de la culture. On y trouve informations, accueil et billetterie.
















Vieux Port



L'Hôtel de ville avec sa façade de style baroque provençal, est inspiré des palais génois de l'époque.
On y observe un écusson aux armes royales au-dessus de l'entrée principale.

Il s'agit d'un des premiers édifices baroques construits à Marseille et un des rares monuments à avoir survécu à la destruction du quartier, sous l'occupation allemande, en 1943.














La rue de la Loge passe sous une arcade reliée à l'Hôtel de Ville.


























La ville a entrepris un relooking complet de ses monuments, autour du Vieux-Port, emblème touristique de la ville, qui sera à terme majoritairement piétonnier.
Marseille ambitionne de devenir le nouveau phare de la Méditerranée et une place dans le top 20 des villes européennes à l'horizon 2020.




"La Bonne-mère", petit surnom de Notre-Dame de Lagarde, toujours bienveillante sur la ville !



































L'exposition "Funny zoo" présentait initialement une centaine de sculptures d’animaux décorées par des artistes au Parc Longchamp. Certains ont été déplacés en plein centre-ville, notamment entre le Pavillon M et le Vieux Port.








Consigne sanitaire


Sur le quai du Vieux Port, la Consigne sanitaire est un ancien dock flottant édifiée en dur en 1716 afin de contrôler l'état sanitaire des bateaux venant d'Orient, souvent porteur de la peste.







Tour du Roy René



Le Fort Saint Jean est un ancien repaire des Hospitaliers de Jérusalem à la fin du 12ème. Un de ses angles est flanqué de la Tour carrée du Roy René ajoutée au 15ème. La Tour du Fanal, tour de vigie ronde, était visible des navires de commerce à plus de 20 km.

Le fort garde un rôle strictement militaire jusqu'à la révolution française, avant d'être transformé en prison d'état. Il est maintenant ouvert au public et relié au MuCEM par une passerelle flambant neuve.

Le Fort Saint-Jean fait face à son homologue sur la rive opposée, le Fort Saint-Nicolas. Ce dernier fut édifié plus tard par Louis XIV afin de tenir la ville en respect, à la suite de la rébellion des Marseillais contre le pouvoir royal vers 1660.





Les deux ailes du Palais du Pharo sur la rive opposée


Appelé la Tête de More par le passé, le promontoire du Pharo est un vaste plateau rocheux sur lequel est situé le Palais du même nom. 
On prévoit de s'y rendre en fin d'après-midi.










Le MuCEM et la passerelle allant au Fort Saint-Jean


L'évènement "Marseille-Provence 2013, capitale européenne de la culture" donne lieu à l'inauguration de nouveaux monuments à la pointe de la modernité. Une belle occasion de découvrir le nouveau visage de la cité phocéenne !
80 % de ces nouvelles constructions sont situées dans le nouveau quartier en pleine mutation, Euroméditerranée entre le Vieux-Port et le récent quartier d'affaires de la Joliette : rénovation des docks en bureaux, du silo en salle de spectacle et réhabilitation de la rue de la République.

Ceci s'inscrit dans la continuité du projet "Euroméditerranée" qui est la plus grande opération d’Etat depuis la création du quartier de la Défense à Paris. Ce projet de rénovation urbaine, lancé en 1996, hissera la ville vers un rayonnement international. 
Un nouveau quartier sort de terre... ou plutôt de mer !








La très design Villa Méditerranée

Sur l'ancien môle portuaire, le site du J4 semble flotter sur l'eau. Il a été choisi pour accueillir l’espace portuaire "La Cité de la Méditerranée", grand espace culturel avec notamment :

- le MuCEM : musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée qui est rattaché à l'ancien Fort Saint-Jean par une passerelle de 130 m de long qui n'est pas encore ouverte à notre passage.

- la Villa Méditerranée (ancien CeReM, centre régional de la Méditerranée), prouesse technologique avec notamment sa salle immergée sous la mer.


MuCEM

La structure externe du bâtiment du MuCEM en résille de béton fibré souligne le concept du "voir sans être vu" et l'opposition entre le dur et le fragile, selon le concepteur.


Les nouvelles constructions sont entourées d'eau !
































Esplanade J4 vue de loin avec le grand bonhomme fait de containers

Dans le cadre de Marseille-Provence 2013, Générik Vapeur propose de créer une cité de containers. C’est « Le 17ème Arrondissement – Quartier Utopique », installé au J4 durant 5 jours.





























Cathédrale Sainte-Marie-Majeure



Même si on était déjà passé par là il y a quelques années, on ne peut s'empêcher de reprendre quelques clichés de la Cathédrale de la Nouvelle-Major avec son architecture d'inspiration romano-byzantine.
Ce monument colossal est l'une des plus vastes cathédrales françaises édifiées depuis le Moyen Age. Elle fut édifié sous le Second Empire, à une époque où les compagnies de navigation se développaient grâce au commerce avec l'Algérie et l'Extrême-Orient.
Cette alternance de pierre blanche et verte très foncée nous fait vraiment penser aux cathédrales croisées en Italie l'été dernier, comme à Gênes ou encore à Florence et à Sienne. D'ailleurs les pierres sombres viennent de Toscane !
D'autres matériaux venant de loin ont aussi été utilisés : onyx d'Italie et de Tunisie, mosaïques de Venise.






L'intérieur comporte 444 colonnes en marbre rouge.




Il s'agit de la seule cathédrale édifiée en France au 19ème siècle, où l'on n'en avait pas construit depuis deux siècles.




Sous la coupole centrale, 4 grandes statues d'évangélistes de l'artiste Botinelly (1937).














Voilà une perspective originale sur l'abside de la Cathédrale qui ferme la rue Mazenod. Une vision très symétrique !










Boulevard de Dunkerque

FRAC



En se dirigeant vers notre hôtel, on passe devant quelques exemples originaux d'architecture urbaine, comme la flambant neuve devanture du FRAC, le Fonds Régional d'Art Contemporain.















Après la pause déjeuner, on retourne vers le Vieux-Port sur le quai des Belges, là où débouche l'avenue emblématique de Marseille, la célèbre Canebière.


Percée en 1666 comme le cours Belsunce sur d'anciens remparts, l’artère emblématique des Marseillais comptait avant l’indépendance des grandes colonies au 19ème siècle, de grands hôtels et cafés considérés par certains comme les plus beaux du monde. Lieux de négoce et d’affaire, miroirs, peintures, dorures et arcades participaient à la beauté du lieu. Malheureusement ils fermèrent les uns après les autres…





La Canebière est à l'époque actuelle plutôt banale, elle n'a rien d'une rue typiquement provençale. Sa particularité est de rejoindre le Vieux Port avec lequel elle forme le centre névralgique de la ville et d'être proche de tous les quartiers d'intérêt pour le touriste.
Mais dans un futur proche, il est prévu de lui redonner un peu de son prestige d'antan. Le percement d'une ligne de tramway n'est que le commencement du renouveau.

Cette célèbre avenue tire son nom du provençal canèbe ("corderie de chanvre") implantée autrefois à cet endroit.
Elle est devenue célèbre grâce au marins qui ont fait connaître son nom dans le monde entier.







Quelques belles façades subsistent au-dessus des magasins


Plus à l'est, de part et d'autre de la Canebière commencent les allées Meilhan, promenades ombragées de platanes, crées au 18ème siècle. Et on distingue les clochers pointus de l'église des Réformés, construite à la fin 19ème.




La place Léon Blum et son kiosque

















L'église des Réformés avec son style néogothique typique du Nord de la France fait figure d'intrus ici, en Provence !



Le Monument aux Morts sur la place Léon Blum






























Le Palais Longchamp est une des plus belles réussites de l’architecture Second Empire à Marseille.
Il fut édifié par le même architecte qui a réalisé Notre-Dame de la Garde, Henri Espérandieu.

Château d'eau, entouré d'un jardin et de cascades, c'est un véritable "Hymne à l'eau".
























De part et d'autre de la galerie à colonnes se trouvent le Musée des Beaux-Arts et celui d'Histoire naturelle.






Ce palais est l'expression la plus lyrique de l'architecture néoclassique qui a été voulue par la bourgeoisie locale de négociants et d'armateurs, désireuse de montrer sa richesse et d'embellir la ville.


















Derrière le monument, les jardins publics ont été agrandis après la fermeture du jardin zoologique en 1987.



On distingue bien la superbe galerie à colonnes ioniques de ce palais du 19ème.

Au sommet de la fontaine à cascades, la gloire de l'eau est marquée par la statue d'une femme au centre entourée de ses compagnes symbolisant la fertilité (le blé et la vigne).



La place Jean Jaurès et ses joueurs de pétanque

Du Palais Longchamp, on accède au plateau Saint-Michel qui domine la ville du haut de ses 45 m. Les Marseillais appelent ce quartier "la plaine".
Celui-ci se concentre autour de la place Jean Jaurès qui abrite ses terrains de pétanque.
C'est ici que le premier feu tricolore français fut inauguré en 1953. 








Que serait Marseille sans la pétanque, véritable sport régional en Provence. D'ailleurs, le mot nous vient du provençal ("pieds") et tancat ("planté"). Et c'est ici que se déroule le plus grand tournoi de pétanque du monde, "Le Mondial la Marseillaise à pétanque".


Palais des Arts ou Palais Carli

Ce bâtiment jusque dans les années 1970 l'Ecole des Beaux Arts et la Bibliothèque municipale.

Le Palais des Arts est orné d'une façade présentant un décor sculpté de style Renaissance, dont dix bustes de mécènes surmontés de médaillons.
S'organisant autour d'une cour d'honneur, il abrite aujourd'hui le Conservatoire national de musique.












Le Cours Julien est en fait une vaste esplanade piétonne qui fut le marché maraîcher de la ville jusqu'en 1972. Elle est malheureusement en chantier lors de notre passage (donc pas de photo !).

L'ambiance de la ville change par ici ! Des rues pentues descendent de "la plaine" jusqu'au quartiers de la Préfecture et de l'Opéra.









L'église Notre-Dame du Mont date du début du 19ème.



Cette église de style néoclassique occupe l'emplacement d'un prieuré du 6ème siècle qui fut laissé à l'abandon quand Notre-Dame de Lagarde fut construite et attira à son tour les foules de pèlerins.






Place de Rome





On emprunte une de ces grandes rues rectilignes qui descend de la colline vers le quartier de la Préfecture abritant de nombreux anciens hôtels de négociants et d'armateurs et de belles bâtisses bourgeoises du 19ème siècle.


La place de Rome conserve une porte du rempart du 17ème siècle. Elle est bordée, comme la rue de Rome et la rue Paradis, par des immeubles à l'architecture typique du 19ème avec de nombreuses grandes fenêtres derrière un balcon de fer forgé.


Préfecture







La préfecture fut bâtie sous le Second Empire (1852-70), d'après les goûts du préfet alors en fonction. Ce qui a donné naissance à ce bâtiment monumental.
















L'abbaye Saint-Victor nous montre ses deux tours crénelées qui lui donne des allures de forteresse.

Fin de journée depuis la corniche du Pharo


Depuis le promontoire du Pharo, on a une superbe vue sur le Fort Saint-Jean avec la Tour du Fanal aux faux airs de minaret qui se pare de belles couleurs au soleil couchant.











La passe du Vieux Port est encore aujourd'hui très fréquentée.

Le Palais du Pharo se hisse sur un promontoire qui domine l'entrée du Vieux Port, ce qui promet un superbe belvédère sur la ville : le Vieux Port, le Fort Saint-Jean, le Port marchand (nouveau port), le nouveau quartier d'affaires de la Joliette, mais aussi la Basilique de Lagarde.

Le Palais du Pharo dispose d'une belle vue sur la Méditerranée.

Ce palais fut décidé par Louis-Napoléon au milieu du 19ème siècle car il désirait avoir "une habitation qui aurait les pieds dans l’eau", voilà comment est né cette ancienne résidence impériale qui fut par la suite école de médecine et aujourd’hui un Centre de Congrès.
On retrouve le style du 18ème siècle : corps flanqué de deux ailes (ici pour parer le mistral), hautes ouvertures régulièrement ordonnées, toit de tuiles à quatre pans.























Le port de Marseille est le 4ème européen après Rotterdam, Anvers et Hambourg.
Sortie de terre avec la création du quartier EuroMéditerranée, la tour CMA-CGM modifie la skyline de Marseille (avec ses 145 m de haut, c’est pour le moment la seconde plus haute tour de province après « le crayon » de la Part-Dieu à Lyon).

Personnellement on trouve que sa couleur sombre fait un peu tâche dans le paysage clair et lumineux de Marseille, mais bon…


Terrasse nord du Pharo






Marseille est une des rares grandes villes françaises en bord de mer (57 km de littoral du nord au sud et d'est en ouest).













Le Quai des Belges est le point de chute de la Canebière sur le Vieux-Port.


Avec la consécration de Marseille en tant que capitale de la culture cette année, il a été décidé de faire des quais du Vieux-Port, une des plus vastes places piétonnes d'Europe. Les voies de circulation automobile ont été fortement diminuées (et c'est carrément mieux !) mais pas éliminées.







 Sur le quai des Belges devenu désormais quai de la Fraternité, l'ombrière, œuvre architecturale en inox poli ajoutée pour l'évènement, s'anime de jeux de reflets entre ciel et terre.



Place ou Cours Estienne d'Orves, aménagée en place à l'italienne

La place Estienne-d'Orves se trouve à l'emplacement du grand canal de l'Arsenal qui fut comblé. De l'arsenal des Galères, il ne reste plus qu'un seul vestige, le Pavillon du Capitaine (au fond à droite sur la photo).









A l'est d'ici, le quartier de l'Opéra a pris sa forme actuelle au 18ème siècle. Les rues sont bordées de belles demeures d'époque Louis XVI.




L'Opéra mêle style néoclassique et style Art déco des années 1920 car il a été en partie détruit par un incendie en 1924. Seules les colonnes du péristyle et les murs principaux de l'Ancien Théâtre sont de 1787.
L'attique mis en valeur de nuit par un éclairage blanc a été ajouté lors de la reconstruction. On y voit des bas-reliefs du sculpteur Sartorio.

Ce quartier a longtemps été considéré comme "chaud", mais son image s'améliore depuis quelques temps.
D'ailleurs la cité la plus rebelle de France a un certain nombre de quartiers qui craignent un peu... on a souvent entendu dire qu'il ne fallait pas se tromper de stations de métro afin de ne pas aller trop au nord par exemple !


Palais de Justice (ou Palais Monthyon)

Datant du milieu du 19ème siècle, le Palais de Justice se trouve sur le cours Pierre Puget, vaste avenue ombragée percé sous le Consulat de Louis XIV sur l'emplacement des remparts détruits pour les travaux. Il remplaçait l'ancien Palais de Justice situé dans le Pavillon Daviel devenu trop petit.


Le portique monumental à colonnes ioniques sur la façade principale donne sur un petit jardin orné d'un bassin.
Le fronton à tympan est décoré de figures allégoriques de la Justice.











Pierre Puget est une figure importante de la ville. Ce scuplteur, architecte et peintre est né ici et a passé les dernières années de sa vie à Marseille. Celui qui fut surnommé le Michel-Ange français était un grand sculpteur français du 17ème (il est parti étudier et travailler à Florence et à Rome).
Ses réalisations architecturales marseillaises sont nombreuses : l'Hôtel de Ville, les cours Belsunce et Saint-Louis, la Halle du marché, mais surtout la Vieille Charité dans le quartier du Panier.


Palais de la Bourse



La rénovation du Palais de la Bourse cachée sous un trompe-l'oeil sympathique ! Lui aussi bénéficie d'un décapage de sa pierre blanche.









On a pu voir que le 19ème siècle a été une importante période de production architecturale, notamment dans la seconde moitié de ce siècle avec le Palais des Arts, l'église des Réformés, le Palais de Justice, la Préfecture, le Palais Longchamp, le Palais du Pharo, le Palais de la Bourse et pour finir des œuvres "à l'orientale" avec la Cathédrale de la Nouvelle-Major et la basilique Notre-Dame de Lagarde.
Ce sont ces monuments qui dessinent le visage actuel du Marseille historique.






































Rue de la Loge








La nuit marseillaise baignée dans une lumière tamisée de bleu, une couleur symbolique pour la ville !

Place Carnot
Surnommée la "Ville aux 111 quartiers", Marseille est une des villes les plus cosmopolites du pays. Des villas cossues de l'Avenue du Prado aux grands ensembles des quartiers Nord (15 et 16èmes arrondissements), richesse et pauvreté se côtoient lorsqu'on déambule dans le centre.

Même les grues pointant dans l'axe du mistral sont accordées sur du bleu




Fin d'une redécouverte de cette ville "qu'on adore ou qu'on déteste", selon les dires ! Nous c'est une certitude, on l'aime bien et on ne lassera jamais d'y revenir !